Canada,  Préface

PVT Canada – Je m’en vais faire la paix avec moi-même (CHAP 2 : POURQUOI, COMMENT ?)

📍Article rédigé et publié à Montréal, Québec

J’ai toujours rêvé de voyager au long cours. Longtemps, j’ai regardé les autres le faire: ils expérimentaient la van life, foulaient de leurs pieds de magnifiques étendues sauvages pendant un PVT, faisaient le tour du monde, trébuchaient, se relevaient, riaient, sautaient, dansaient. Ils vivaient intensément, tout simplement. Et moi, je les regardais faire. Moi, n’osant pas sauter le pas, engloutie toute entière dans des obligations qui n’en étaient pas. Un jour, j’ai lâché prise. C’était décidé, j’irai faire le voyage de ma vie. Papa, maman, je m’en vais faire la paix avec moi-même.

Ca veut dire quoi « faire la paix avec soi-même » ?

Depuis que j’ai une douzaine d’années, j’aspire à voyager loin et longtemps. Il suffisait de voir mes lectures (biographies, blogs…), mon historique Youtube, Google… Après mon bac, j’ai commencé raisonnablement des études de droit -des études longues et fastidieuses-, avec un horizon de carrière aux antipodes de ce que à quoi je rêvais dans mon coin. Je regardais avec envie les gens tout plaquer et partir à l’autre bout du monde. Je me demandais « Mais moi, qu’est-ce que je vais plaquer, au juste ? ». Je me trouvais ridicule. J’étais en plein dans mes études, je n’étais pas propriétaire et n’avait pas d’enfants. Est-ce qu’on peut dire qu’on plaque tout alors que l’on a encore rien construit ? Bingo ! Je pointais du doigt le problème et me sentais illégitime à vouloir tout abandonner. Je me devais de finir mes études de droit et débuter la sacro-sainte vie active. Sauf que, manifestement, je ne rentrais décidément pas dans ce petit moule. Je me répétais en boucle que je voulais faire le tour du monde au plus vite ; mes études, bien que très intéressantes, ne me transcendaient pas. Ma préparation à un grand concours de la fonction publique a fini par achever toute volonté restante de suivre ce petit chemin sinueux. Je voue une grande admiration pour les magistrats et plus globalement pour le monde judiciaire, mais une part de moi faisait surface trop souvent : je rêvais de voyager des mois durant et cela devenait une obsession. 

Je suis convaincue que je reviendrai un jour dans le monde carcéral et judiciaire. Mais comment aider les autres et œuvrer pour la société lorsque l’on ne va pas bien soi-même, que l’on ne sait plus qui on est, ce que l’on souhaite et qu’on est rongé de regrets ? Profondément troublée par d’autres aspects de ma vie personnelle, il fallait que je me retrouve. Alors j’ai quitté mon compagnon de l’époque, rendu mon appartement, abandonné la préparation du concours (je me suis quand même présentée aux écrits) et trouvé une façon de voyager au long terme. S’inscrire dans le bassin pour obtenir le PVT Canada était une évidence. 

Pourquoi partir s’expatrier ?

Beaucoup de pvtistes vous diront que leurs objectifs sont de se découvrir et de comprendre ce qu’ils veulent vraiment. Je n’y échappe pas.

Je m’en vais me réconcilier avec mon moi intérieur. Reprendre confiance, celle-ci ayant été largement ébranlée en 2021 et 2022. La vie n’en sera que plus douce à mon retour.

Il y a peu, une bloggueuse (@seayouson) a écrit que s’expatrier permet d’être libre d’être qui on est vraiment. Je ne dis pas que je ne suis pas moi-même en France entourée de mes proches, je dis que je me sentirais plus à l’aise pour me découvrir et m’apprivoiser de l’autre côté de l’Atlantique 😆😂 Blague à part, personne ne vous connaît dans le pays d’accueil. Il est vrai que l’expatriation, notamment en solo, donne la formidable opportunité de se réinventer, recommencer à zéro, souffler et se dire « maintenant, je fais ce que je veux »

Pourquoi le Canada ?

Les sublimes paysages naturels, la mentalité canadienne, connaître de vraies saisons marquées. J’adore la neige : ici, je vais être servie ! L’automne y est flamboyant. Et contrairement aux clichés, il fait 25-30°C en été. J’aime le fait qu’il y ait des parties francophones au Canada, mais aussi des parties totalement anglophones. J’aime cette dualité entre culture francophone et culture américaine. J’ai envie de voir des caribous et des ours (…de loin). J’ai envie de pêcher sur la glace en hiver, me baigner dans le Pacifique ou dans des lacs en été. Et puis, le Canada n’est pas si loin de la France. Cela me donnera l’occasion de revenir pour les petits et grands événements de la vie ! 👶

Alors… c’est quoi le plan ?

Profiter de la vie ! Saisir les opportunités lorsqu’elles se présentent, essayer de moins vouloir contrôler les choses, ne plus tout prévoir, me laisser porter. Fini les plans de vie en 5 ans ! De toute façon, c’est simple : je suis perdue et ne sait absolument pas ce que je fais l’année prochaine, dans deux ans, dans quelles carrières je vais me lancer (oui, c’est fini le temps où l’on exerçait une seule profession toute sa vie !). 

Pour ceux qui ont lu Eat Pray Love (si ce n’est pas déjà fait, je vous le conseille ; par contre, fuyez le film), sachez que mon expatriation aura de ce parfum-là : des effluves de voyage thérapeutique et de quête de l’épanouissement que j’espère tant atteindre.

Concrètement, cela va se traduire par exploiter le V de PVT en long, en large et en travers. J’ai pour projet de vivre un maximum sur mon épargne, en enchaînant les volontariats, les auberges de jeunesse, les bus low-cost et les road trips avec des compagnons de route rencontrés en chemin. Je voyagerai, semi-nomade ou carrément nomade, tant que je le pourrai. Lorsque mes économies auront fondu, je me trouverai un travail (qualifié ou non) et me poserai quelque part. 

Ainsi, je ne me trouverai ni appartement ni travail en arrivant et au moins durant les 6 premiers mois – sauf changement de plan. Je commence mon aventure en passant tranquillement une semaine à Montréal. J’ai réservé une auberge de jeunesse à côté de la rue Sainte-Catherine. Ces quelques jours ici sont l’occasion de m’habituer au décalage horaire, de faire l’administratif (obtenir mon n° NAS indispensable pour pouvoir travailler & finaliser l’ouverture de mon compte bancaire canadien) et de visiter Montréal, bien-sûr ! J’essaie de ne pas me prendre la tête et d’être bienveillante envers moi-même. Ensuite, je remonte sur Québec city pour trois jours. Louise et Christian, propriétaires d’un spa nordique à Saint-Anne-de-Beaupré (QC), viennent m’y chercher. Commencera alors un volontariat de plusieurs semaines au cours duquel je serai logée et nourrie en échange de mon aide au spa. 

Ensuite ? Je ne sais pas ! Et c’est très bien comme ça 😉

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