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Koh Phangan, un paradis désert

Je n’ai aucun écrit dans mon carnet depuis un moment. Je retrace nos épopées de mémoire et je suis parfois étonnée de constater que mes souvenirs sont très précis. Il faut dire qu’habituellement, ma mémoire me joue souvent des tours. Quelque part, je suis contente de pouvoir écrire avec du recul, je remets en perspective certaines choses, et peut-être que mes histoires sont d’autant plus empreintes d’humanité et de sentiments, ressemblant moins à un enchaînement de faits. Enfin bref, si je dis tout ça, c’est parce que je ne sais plus exactement quel jour nous sommes arrivées à Koh Phangan hahaha. Donc il n’y aura pas de dates, voilà !

Dans le plan original, nous devions aller dans les îles de la Mer d’Andaman ; nous rêvions particulièrement de Koh Lanta qui offrait un côté sauvage propice aux randonnées, de magnifiques plages et une vie animée à certains endroits de l’île (entendre des bars, des fêtes, des boutiques, etc). Fidèles au plan, nous avions booké nos vols internes direction Phuket. Je-ne-sais-plus-qui nous a dit qu’à cette période de l’année, le temps serait plus clément et plus sympa du côté du Golfe de la Thaïlande. C’est clair que la tempête sur l’île, c’est moyen moyen. Par précaution, on change donc notre destination finale ! Nous irions sur la côte est ! Et alors là, ¡ organización ! Faut traverser totalement le pays d’ouest en est. Heureusement, niveau transports, c’est très facile en Thaïlande. Le seul hic, c’est que les thai ne sont pas très… comment dire…rigoureux ? Sérieux concernant les billets de transport ? A Phuket, nous demandons à un « guichet » (une table douteuse, avec un cahier à spirales en guise de notes pour les réservations, etc) où et quand est le prochain bus pour Surat Thani (grande ville sur la côte est). On nous propose un combo bus + bateau, avec différentes horaires possibles, dans un anglais approximatif, et alors que nous n’avons aucune façon de vérifier ces horaires officiellement etc. On s’arrange verbalement ici ! Nous avons été très étonnées (et un peu apeurées) de nous voir délivrer un petit bout de papier mentionnant très simplement le deal !!! Impossible d’obtenir quelque chose de plus officiel : nous devons nous en contenter ! C’est très très déconcertant. Fraîchement de retour en France, je me souviens que je concluais que ce voyage avait été très facile et qu’on n’avait pas rencontré de difficultés majeures, que la Thaïlande est accessible à tout voyageur débutant ou personne seule. Mais voilà : il faut avoir sacrément confiance. Suivre son instinct. Sortir des normes européennes, j’imagine. Après, tout roule ! Les thai sont très gentils et généralement très honnêtes.

Nous avons traversé le pays ET atteint l'île de Koh Pha Ngan grâce à ce papier ! Etrange, non ?

Le bus partait à 16h pour Surat Thani et le bateau le lendemain dans la matinée. Nous devons donc rapidement choisir et réserver un hostel car nous allons arriver à la nuit tombée. Ce sera le Urban Cozy à Surat Thani (il était très bien – quand on n’est que de passage toutefois je pense). Le chauffeur de bus, quand nous descendons, nous dit de venir le lendemain matin à l’heure prévue, devant cette agence. Et c’est tout ce qu’on nous indique, le bus s’en va. Le lendemain matin, nous nous dirigeons donc au point de rendez-vous, perplexes. Nous ne sommes pas les seules touristes/voyageurs à attendre. Après un long moment de désorganisation, on finit par nous donner un papier, un peu moins flippant que le 1er, qui permet de nous emmener d’ici à la jetée de Donsak. C’est vrai que nous n’avions pas pensé au fait que nous n’étions pas vraiment à côté d’un port pour la suite des aventures : 1h de bus nous attend encore avant de prendre le bateau pour Koh Phangan ! Que de péripéties ! 

A droite, la jetée de Donsak.

Nous partons direction Koh Phangan ! 

Dans le bateau pour Koh Phangan
Arrivée à Koh Phangan

Non loin du port Haad Rin de Koh Phangan, nous avons mangé dans un restau végé. J’ai cru m’étouffer avec un piment que je croyais être un petit morceau de tomates. Et nous nous disputées pour la première fois, je crois, Mathilde et moi. Si nous étions sur la même longueur d’ondes concernant notre envie de nous isoler au nord de l’île, nous n’étions pas d’accord sur comment procéder pour la recherche de logement. Moi, aventurière têtue, je voulais visiter les chambres et guesthouses sur place et pas à 20 kilomètres de là, sur des photos, sur Booking.com. Mathilde, elle, voulait réserver de suite, depuis le restau, pour ne pas avoir de mauvaise surprise en arrivant ! A force de tensions, j’ai fini par accepter et nous avons réservé dans un « resort » (en Thaïlande, ils peuvent appeler un resort une simple guesthouse, il ne faut donc pas s’attendre à du luxe) non loin de la plage de Salad Beach. Nous avons pris un taxi collectif et go direction le paradis désert !

Notre bungalow, pas isolé, rudimentaire, mais largement suffisant !
Petite marche depuis notre bungalow, direction le paradis

Nous sommes littéralement époustouflées par cette plage. Elle est magnifique. Des sourires se forment sur nos visages. Nous allons vivre 5 jours ici, ça s’annonce magique.

Bien-sûr, après la découverte de la plage, je réalise que j’ai oublié mon chargeur de téléphone à Haad Rin, dans le petit restau où il chargeait, à une vingtaine de kilomètres où nous sommes. A ce moment-là, pour moi, il est hors de question de repayer une « fortune » (oui bon, tout est relatif : en Thaïlande, le prix du taxi collectif, c’est pas énorme pour nous les occidentaux) et faire l’aller-retour en taxi collectif. Je décide donc de faire de l’auto-stop. L’auto-stop, c’est gratuit et je suis venue là pour vivre une aventure. Alors au bout d’un moment, faut assumer, non ? 

Après un trajet aller en pick-up (appartenant à un expatrié italien ayant un restaurant italien dans le nord de l’île, qui a accepté que ses gars m’emmènent jusqu’au port !!), j’arrive à mettre la main sur mon chargeur, ouf ! Ni une ni deux, je reprends le stop avec l’espoir de voir le coucher du soleil sur Salad Beach, avec Mathilde ! Il faut savoir qu’il y a 22km environ entre Salad Beach et Haad Rin, mais en réalité avec les virages, montées et descentes, le trajet dure une quarantaine de minutes !

Le trajet retour se sera fait en deux fois : d’abord, un sud-américain (j’ai oublié sa nationalité…) m’a pris en scooter sur une moitié du parcours. Il a été très doux sur la route, j’avais confiance. La route en scooter offre des sensations bien différentes qu’en voiture ! J’étais heureuse, même si je voyais bien que pour le coucher du soleil, ce serait mort pour moi ce jour-ci. J’espérai que Mathilde ait la chance de l’admirer, de là où elle était ! Puis, n’ayant pas envie de faire un grand détour (il avait dépassé son propre logement), il m’a déposé. Ensuite, je suis tombée sur des suisses adorables, dans un petit pick-up. J’ai demandé à monter derrière, dans l’espace ouvert, pour me la jouer Pékin Express. C’est mon émission tv préférée et j’avoue que j’ai toujours rêvé de faire l’aventurière à l’arrière et crier -ou penser très fort- « on the road again ! » ! C’était incroyable ! Bref, fin de l’histoire sur comment l’étourdie que je suis a récupéré son chargeur et loupé le coucher du soleil.

Le soir de notre arrivée, attirées par les guirlandes lumineuses, nous avons mangé dans le restaurant au bout de la plage. Nous avons trinqué, un mojito à la main ! L’atmosphère était si paisible. Je ne sais pas si je l’ai déjà dit, mais nous avons effectué ce voyage hors saison. Cela explique le peu de monde à Koh Phangan (surtout que nous n’étions pas sur l’île au moment de la Full moon qui attire des milliers de gens chaque fois), sur les plages, au restaurant, etc. Pendant ces cinq jours, nous serons quasi seules. C’était si reposant. 

Nous avons testé les massages sur cette même plage. Les lits sur lesquels les clients sont allongés ont une vue directe sur l’eau. Nous avons été accueillies très chaleureusement avec un petit thé et des gâteaux. Il faut dire qu’en cette période creuse, les dames (et quelques hommes masseurs aussi) s’ennuient drôlement, et doivent être en manque de liquidités… Après quelques refus polis de la tête, en passant devant, nous finissons par nous laisser tenter. Il faut dire que je me suis pris un coup de soleil de l’espace. Ma peau qui n’avait jamais été brûlée jusque-là -du haut de mes 21 ans!- avait alors bien besoin d’aloe vera. C’était un des meilleurs, sinon le meilleur, massage de ma vie. 

Un jour, nous avons négocié le prix d’une location de kayaks avec un commerçant. Mathilde, experte en la matière, avait pour idée de sortir de la baie de Salad Beach et aller sur une autre plage, derrière. Avec mes petits bras, je me suis efforcée de la suivre. Nous sommes arrivées, tant bien que mal, malgré les vagues et le vent. Nous avons profité de la plage et déjà nous devions repartir. Malheureusement, cette escapade a tourné mal car je fus incapable de repartir correctement, je butais contre les rochers. Le vent était trop fort, j’avais pas de force pour affronter en kayak ces petites vagues. Beaucoup d’énervement plus tard et un rapatriement en pirogue à moteur colorée (j’ai oublié le nom, mais il y a une photo ci-dessus), nous étions de retour sur Salad Beach. 

Les jours étaient paisibles...

En fin de journée, nous nous asseyions sur la plage, avec l’espoir d’observer un magnifique et mémorable coucher de soleil. Mais toujours, au dernier moment, un nuage venait se poser sur l’horizon. 

Butterfly Pea Flower Tea (glacé)
Notre restaurant d'amour, à l'autre bout de la plage
Nous avons pris ici, les pieds dans le sable fin, le cocktail le plus dégueu de notre vie

N’ayant pas loué de scooter (par crainte)(à 250B par jour, ce n’était pas un problème financier) et ne voulant pas sans cesse payer les taxis collectifs (qui, d’ailleurs, étaient peu nombreux dans le nord isolé de l’île), nos visites étaient suspendues. Cela a clairement fait le charme de notre séjour à Koh Phangan, nous nous reposions réellement. Toutefois, nous avons entendu que non loin de Salad Beach se trouvait la presqu’île de Koh Ma. Le propriétaire du resort nous a proposé d’y aller pour 100B l’aller-retour et pour deux. Nous ne pouvions que dire oui !

Pour atteindre la plage amenant à la presqu'île, nous devions traverser un restaurant ! Incroyable !

La « réceptionniste » de notre resort était adorable. Elle essayait d’être là pour le moindre de nos besoins, et était si désolée quand elle ne pouvait répondre à l’une de nos questions. Ne parlant que peu anglais, nous utilisions beaucoup Google Translate en mode vocal, du français vers le thai. Nous nous sommes donnés rendez-vous un jour pour que je l’aide avec l’anglais et que je lui apprenne certaines phrases. Jusque-là, elle apprenait avec un petit dico et sur le tas avec les clients, elle n’a jamais appris les rudiments à l’école. Quand je suis arrivée ce jour-là, elle a vu mon coup de soleil et était choquée (faut dire que ma peau est décédée ce jour-ci, et était si rouge). Compatissante et peinée, elle est allée dans le jardin me cueillir de l’aloe vera frais ! J’hallucinais complètement. En Europe, nous sommes si habitués à acheter ce qu’il nous faut en en médicaments, en crèmes en pots, en tubes… Et la voilà qui me cueille de l’aloe vera, le coupe avec son couteau et m’étale la chair de la plante précieuse sur mes cuisses et mon dos brûlé, des gouttelettes ruisselant sur mes pieds. 

Bouteilles d'essence en vente un peu partout, pour les nombreuses personnes à scooter ! C'est exotique !
Souvenir de ces quelques "cours" d'anglais

C'est tout pour aujourd'hui ! En espérant que cet article t'ait plu, à bientôt...

Malheureusement, la transcription de ce carnet de voyage a subi une pause il y a quelques années et a vocation à ne pas reprendre. Je t’invite à visionner mon vlog pour connaître la suite de mon voyage 🙂

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