Un voyage à travers la Thaïlande : la complication du choix de vaccins
"Quels vaccins pour un périple du nord au sud ? "
Telle est la question que nous nous sommes posées, mon amie et moi, des semaines durant. Il est de ces questions où la réponse n’est pas absolue, directe et évidente. Nous faisons partie des gens qui considèrent qu’il n’est pas sûr et raisonnable de partir hors de l’Europe sans nos vaccins. Bien-sûr, le choix final dépendra de l’itinéraire et des conditions de voyage prévues. Un voyage sur une île touristique dans un hôtel de luxe ne demandera pas les mêmes vaccins qu’un voyage mêlant trek dans la jungle, villages ruraux entourés de rizières et nuits passées dans des auberges de jeunesse. Enfin, toujours est-il que, bien que nous soyons convaincues de la nécessité de nous faire vacciner, nous n’arrivions pas à nous décider sur le choix de vaccins.
Il faut savoir que la liste des vaccins pour un voyage dans un nouveau pays se divise en deux groupes. Le premier, les vaccins conseillés, tandis que le second contient les vaccins obligatoires. Pour les trouver, il suffit d’aller sur le site diplomatie.gouv.fr dans la catégorie « conseils aux voyageurs » : ils vous donnent la liste ainsi que de nombreux autres conseils pour votre voyage.
Ainsi, le site nous apprend qu’il n’y a aucun vaccin obligatoire (à part les rappels des vaccins obligatoires en France bien entendu) mais plusieurs vaccins recommandés : fièvre tiphoïde, hépatites A et B, encéphalite japonaise, rage.
Si on peut se sentir méfiants à l’égard de leurs recommandations, il peut être intéressant d’aller voir les avis des voyageurs y étant allés ou y allant prochainement. C’est ce que nous avons fait.
Nous nous sommes bien rendues compte que, finalement, cette histoire de vaccins à faire ou ne pas faire, c’est à l’appréciation souveraine de tout un chacun.
Certains sont clairement anti-vaccins et vous diront qu’eux ne se sont pas fait vacciner du tout et il ne leur est rien arrivé (je pense que c’est une position extrême qu’il n’est pas souhaitable d’adopter et je tiens à rappeler que l’Europe n’est plus tourmentée par des maladies endémiques depuis bien longtemps, et ce, grâce aux vaccins).
D’autres, au contraire, se situent dans l’extrême opposé, et seraient prêts à se faire vacciner d’absolument tout (surtout si leur médecin traitant, sûrement actionnaire dans tel laboratoire, leur préconise tout un attirail de vaccins) et ici, je dois bien avouer ma réticence car on parle bien d’une injection de virus, inerte et inactif certes mais virus tout de même…
Par exemple, si je suis réticente à me faire vacciner de l’hépatite B comme beaucoup le préconisent, c’est parce qu’un membre de ma famille a contracté la sclérose en plaques, suite à cette vaccination, comme énormément de personnes il y a quelques dizaines d’années. Il me semblait donc inopportun de se faire vacciner de l’hépatite B, vaccin déclencheur présumé de la SEP. Mais encore une fois, chacun voit midi à sa porte, et ce jugement m’est propre. Peut-être ai-je tord…
Et, enfin, il y a ceux, au milieu, qui se font vacciner de ce qui leur semble « bien », ignorant certains vaccins et en favorisant d’autres.
Personnellement et je ne dis pas que c’est définitivement et certainement la position à adopter sur la question, j’ai décidé de me faire vacciner de trois maladies : la rage, l’encéphalite japonaise et l’hépatite A.
- La rage est endémique dans toute l’Asie du Sud-Est et est mortelle une fois qu'elle a été déclarée. Le site diplomatie.gouv ainsi que de nombreux voyageurs le rappellent : la prudence vis-à-vis des animaux errants est recommandée sur l’ensemble du territoire, villes incluses. "La prévention repose principalement sur l’absence de contact avec des animaux suspects, ensuite sur la vaccination préventive en cas de risque supposé d’exposition (professions à risques, enfants en bas âge, séjour en milieu rural ou éloigné des villes principales)". Nous concernant, Bangkok nous inquiète et nous allons, de toute façon, probablement visité des villes comme Lopburi qui abritent de nombreux singes sauvages.
- L’encéphalite japonaise est transmise par la piqûre d’un moustique, et peut être grave et invalidante. Elle sévit dans presque tous les pays d’Asie. Nous, nous partons dans le nord très rural du pays où cohabitent rizières, jungles etc, et n'avons pas d'itinéraire certain quant à certaines étapes du voyage. Il semble donc primordial pour nous de nous prémunir du danger. Aussi, cela fut simple de me décider pour celle-ci car les moustiques m'adorent en France. Pourquoi pas en Thaïlande ? De plus, comme le rappelle le site du ministère des affaires étrangères, "outre la vaccination, cette maladie virale étant transmise par les piqûres de moustiques, il est nécessaire de recourir à des mesures de protection contre les moustiques", ainsi la vaccination contre tout type de piqûres de moustiques n'est pas suffisante : attention à bien se protéger avec des vêtements longs et/ou des insectifuges puissants achetés en pharmacie.
- L’hépatite A est une infection du foie très courante dans les pays où l’assainissement de l’eau est encore insuffisant. Elle est due à un virus transmis par l’alimentation et l’eau ou par contact avec une personne ou un objet contaminé. La guérison est l’issue la plus commune mais la convalescence peut être longue et invalidante. Dans certains cas elle évolue vers des formes sévères voire mortelles. Personnellement, nous allons profiter des marchés flottants, de la street food et autres situations pittoresques pour nous français, donc ce vaccin nous semblait important.
Bien-sûr, ces vaccins ont un coût, même si, apparemment, ils seraient moins chers dans les centres de vaccinations internationales car achetés en gros. A ce jour (24/02/2019), nous ne sommes pas encore vaccinées donc je ne peux pas dire combien m’ont coûté ces trois vaccins mais suite à une recherche sur Google, il semblerait que nous devrions payer une soizantaine d’euros pour la rage, une trentaine d’euros pour l’hépatite A et quelques 150€ pour l’encéphalite japonaise. Rester en bonne santé coûte cher mais c’est une dépense essentielle qui est incontestablement à prévoir dans le budget voyage.
Où se faire vacciner ?
Dans un centre de vaccinations internationales : il en existe une centaine en France. Les médecins sont des professionnels du domaine, ce qui est incontestablement un point positif puisqu’ils seront aptes à donner des conseils vis-à-vis des précautions à prendre, etc. De plus, selon le site jetcost.com, le centre de vaccinations internationales est censé nous délivrer un carnet de santé international qui peut être demandé lorsque l’on arrive à l’étranger. Enfin, je finirais par dire que certains vaccins ne se font que là-bas.
Quand se faire vacciner ?
- L'hépatite A, c'est une injection au moins 15 jours avant le départ.
- L'hépatite B, ce sont deux injections espacées d’un mois et une 3ème injection 6 à 12 mois après la première. En cas de départ imminent, lorsque l’immunité doit être rapidement acquise, il est possible d'opter chez l'adulte pour un schéma adapté incluant 3 doses rapprochées (J0 - J7 - J21) et une 4ème dose un an plus tard.
- Pour la rage, ce sont également deux injections : une à JO et l'autre à J7. La vaccination préventive ne dispense pas d’un traitement curatif (deux injections de rappel), qui doit être mis en œuvre le plus tôt possible en cas d’exposition avérée ou suspectée.
- La fièvre typhoïde, une injection au moins 15 jours avant le départ
- L'encéphalite japonaise, ce sont deux injections espacées d'un mois : une à JO et l'autre à J28. En cas de départ imminent : protocole accéléré possible (uniquement chez l'adulte) : 2 injections à J0 et J7.
Toutefois, parce que certains présentent des risques d’effets secondaires qu’il n’est pas possible de prévoir, il est préférable de s’y prendre au moins un mois à l’avance, afin d’anticiper tout problème et avoir le temps de s’en remettre. Surtout que certains vaccins, comme la rage et l’encéphalite japonaise, demandent plusieurs injections, il faut prévoir tout cela. Il faut aussi jongler avec nos calendriers. Nous, par exemple, allons nous faire vacciner milieu mars alors que le début du voyage n’est que le 27 mai, car nous avons les révisions des examens puis les examens arrivant en suivant : pas question de les louper, à cause de migraines, vomissements, états de dépression (ah non, ça c’est pour les traitements anti paludisme hahah).
Il n’y a pas de règle pour les vaccins, donc aucun soucis pour en faire plusieurs à la fois. Personnellement, nous allons effectuer les trois vaccins d’un coup.
Voilà, je pense avoir fait le tour de la question pour le moment. Je prévois un prochain article sur les vaccins une fois qu’ils seront faits (nous nous faisons vacciner milieu mars) pour donner d’autres informations importantes recueillies par le médecin ainsi que mes impressions personnelles, ce que j’aurai payé et le compte-rendu d’éventuels douleurs ou effets secondaires.
Pour les toulousains, nos vaccinations auront lieu au centre de vaccinations internationales du CHU de Purpan : si vous voulez un avis sur les vaccins y ayant lieu, ce sera donc ici, sur Maevavoyage.fr.
Affaire à suivre à la fin du mois de mars...
Note de bas de page : la photographie figurant dans ce article ne m’appartient pas et est le fruit du travail de Johnny Silvercloud. Je l’ai trouvée sur sa page Flickr, laquelle est accessible directement en cliquant sur la photographie ou ici.