Allemagne,  Journal de bord

AA#1 – Est-ce qu’on mange bien en Allemagne ?

Depuis la fin écourtée de mon PVT Canada, j’habite dans un petit village du sud de l’Allemagne. Il faut savoir qu’avant mon premier séjour de 4 mois en 2023, je n’avais jamais mis les pieds dans ce pays. Et honnêtement, il n’était pas franchement dans ma bucket list. Si le choc culturel n’a pas été immense entre ici et la France, il en reste pas moins que des différences demeurent. Je les ai découvertes – et les découvre toujours – ci et là, avec surprise. Il va sans dire que certains aspects de mon pays natal me manquent, mais je vais aussi admettre que l’Allemagne marque des points dans d’autres domaines. Dans cette nouvelle série intitulée « Apprivoiser l’Allemagne », je reviens sur mon immigration en terres germanophones.

Premier article de la série "Apprivoiser l'Allemagne" : la question de la nourriture

Est-ce qu’on mange bien en Allemagne ?

S’il y a bien un sujet qui revient quand on immigre / s’expatrie quelque part, c’est la question de la nourriture. Les Français sont très attachés à la gastronomie et, on ne va pas se mentir, il est vrai que c’est un facteur essentiel à ma bonne humeur. Mais alors, mangeons nous bien en Allemagne ? Quelles différences dans les rayons des supermarchés ? Quelle culture de la bouffe ont les allemands ?

Dans les supermarchés et les boulangeries

Commençons par évoquer les produits laitiers. On trouve de tout comme en France, mais en petite quantité, sans variété de choix. Si vous voulez un Comté, vous aurez le choix entre un voire deux produits. L’Emmental râpé finement, même combat : un ou deux produits se battent en duel en rayon. On peut trouver de la crème fraîche mais seulement en tout petit pot. Ca se voit qu’ils n’en mettent pas souvent dans leurs plats – contrairement à moi qui aurait tendance à en mettre partout. 

Les allemands consomment beaucoup de petits pains, nommés Brötchen, notamment au petit-déjeuner et au dîner (j’en parle plus bas). Mais le pain n’est pas vraiment présent lors d’un repas préparé, comme il peut l’être bien souvent sur une table française, et ce qu’importe ce qu’il y a au menu. D’ailleurs, je viens de réaliser que les allemands ne saucent pas leur plats avec des morceaux de pain ! Malheur. Sinon… Ils ont aussi ce gros pain de campagne rond et ils proposent ce qu’ils osent appeler des « baguettes françaises ». Laissez-moi vous dire que nous sommes loin du compte, qu’on ne retrouve ni le goût ni le croustillant de la croute de la traditionnelle baguette de pain française. Ils sont voisins mais il faut croire que l’Allemagne n’a pas encore dégoté la recette -ou refuse de s’y plier.

MAIS ! il est certain que je peux me faire plaisir niveau charcuterie. Les allemands en sont rois et, là-dessus, il n’y a rien à dire ! Elle y est abordable et en vente à foison dans les supermarchés, toutes emballés dans des milliers de boîtes plastique ou en vrac à la boucherie/charcuterie. 

En fait, globalement, je peux trouver tous les produits dont j’ai l’habitude en France… à quelques exceptions près. Ils ne connaissent pas (ou en tout cas ne mettent pas en vente) les flageolets ni les cœurs de palmiers. C’est anecdotique, je sais, mais moi qui mange les cœurs de palmiers comme un snack, eh bien, ça la fout, voilà. 

Un autre détail qui fait toute la différence pour une bonne française qui se respecte : impossible de trouver une pâte feuilletée ronde prête à l’emploi pour faire mes quiches ! Si la pâte feuilletée est bel et bien commercialisée, elle l’est seulement sous format rectangulaire. Les allemands ne font pas de quiches, c’est pas possible autrement… si ? Je me retrouve donc à faire ce plat typiquement français sous forme rectangulaire ou à découper et rafistoler la pâte sous forme de cercle pour qu’elle rentre dans le plat rond de ma belle-mère. Bref, je m’imagine déjà, en tant que travailleuse transfrontalière, acheter mes pâtes rondes en France avant de rentrer dans mon patelin allemand.

Petit guide des plats que vous pouvez retrouver chez l'habitant et dans les restaurants

Le sacro-saint Schnitzel

Aaaaah… je ne pouvais pas rédiger un article sur la nourriture en Allemagne sans parler des Schnitzel !

Les Schnitzel sont des escalopes de porc panées. Je trouve qu’il n’y a pas besoin d’en faire tout un plat –ce jeu de mot n’était pas fait exprès, je vous jure–  et pourtant, les allemands en raffolent et sont capables de dire que tels Schnitzels sont absolument incroyables. C’est vrai que c’est bon et qu’il y en a de meilleurs que d’autres mais il faudrait quand même se calmer. 

A l’origine, les Schnitzel viennent de Vienne, en Autriche, et sont cuisinés à partir de viande de veau. On les appelle Wiener Schnitzel. Aujourd’hui en Allemagne, comme je le mentionnais plus haut, ils sont surtout faits à partir de viande de porc. Dans les restaurants, vous retrouverez sous le nom de Schnitzel Wiener Art les pièces d’escalope de porc servies simplement avec une rondelle de citron. 

Servies par deux, à moins que vous commandiez une version Senior, elles sont accompagnées le plus souvent de frites ou de croquettes de pommes de terre. Vous pourrez choisir parmi une liste de variantes, dont les deux plus mythiques sont je pense les Kochkäse Schnitzel (du fromage coulant type Cancoillotte – j’adore ça, d’autant plus que le Kochkäse s’achète en grande surface) et les Jäger Schnitzel (sauce brune aux champignons de Paris).

C’est LE plat allemand par excellence, que vous pouvez retrouver aussi naturellement en Autriche et à Süd-Tirol (parce qu’il y a beaucoup d’allemands là-bas et puisque je vous ai dit qu’ils adoraient ça). Pour bien comprendre le phénomène, je vais vous dire quelque chose. Dans mon village d’environ 1500 habitants, il y a étonnement beaucoup de restaurants : un restaurant grec, un restaurant plutôt classe, quelques restaurants traditionnels type « bonne franquette ». TOUS servent des Schnitzel. Même le restaurant grec. Mon ancien patron restaurateur l’a lui-même dit à son second, qui est népalais : « les Allemands adorent ça. Si un jour, tu ouvres un restaurant, mets des Schnitzel au menu, ça marchera. Regarde ! Ils commandent tous que ça, et des steaks« . On parle d’un restaurant où il y avait d’autres plats originaux et bien plus alléchants au menu !

Les autres plats typiques
  • Les salades de pomme de terre, oui oui
  • Les Knödelaussi une spécialité originellement autrichienne : ces boules pochées, c’est-à-dire cuites dans l’eau bouillante, sont composées de farine, de semoule, de pommes de terre, de jaunes d’œuf et de beurre. Sur Wikipédia, ils disent qu’en France, elles s’apparentent aux quenelles lyonnaises.
  • Goulasch
  • Rotkohl, rotkraut : le chou rouge cuit

Le rapport des allemands avec les repas

Attention, je raconte ci-dessous l’expérience que j’ai eu jusqu’à présent et ce que j’ai entendu ci et là. Il est probable que cela ne se passe pas comme ça partout et dans toutes les familles. Si vous avez déjà habité en Allemagne, dîtes moi en commentaires si vous avez observé la même chose ou si vous avez eu une expérience différente. 

Le Brot Zeit

En France, nous avons cette culture du repas à table, et notamment du dîner en famille. C’est généralement un moment passé ensemble autour d’un repas préparé et chaud. Eh bien, de ce que j’ai vu ici, on est plus sur un pique-nique sur le pouce, donc un repas froid composé de tartines de pain et de fromage/charcuterie… comme le petit-déjeuner ! En effet, les petits-déjeuners allemands sont salés ! Dans ma maisonnée, je suis la seule à alterner petits-déjeuners sucrés à la française et petits-déjeuners salés, ou à me confectionner de toute pièce des plats chauds à 20 heures passées. 

 
Eh oui ! Parlons de l’heure ! 

Les allemands font partie de ces nord européens qui mangent tôt, à la différence des habitants des pays latins tels que la France ou l’Espagne. Ici, ils mangent vers 18h. Les restaurants ouvrent à 17 heures et commencent à servir à 17h30. Il n’est pas rare de se voir dire que la cuisine est fermée à 20h45. Je ne cache pas que j’étais heureuse comme tout à Paris quand on nous a servis nos plats vers 21h30 et nos desserts à 22 heures, scandant à tout va à mon chéri « ça, c’est la France que j’aime ! » ; et, contradictoirement, que j’étais très ennuyée lorsque des clients commandaient un plat à 20h15 alors que je travaillais comme commis de cuisine. 

 
La culture française des repas à table qui s’éternisent

Il semble que les allemands n’ont pas cette culture des repas à table qui s’éternisent, comme en France. Vous savez, quand vous avez des invités et que le déjeuner commence à midi avec l’apéritif et se termine sur les coups de 16 ou 17 heures avec le café. Les repas qui comportent une entrée, un plat, un plateau de fromages, un dessert. Nous nous sommes habitués à ces longs repas où l’on reste assis des heures, où l’on discute beaucoup de tout et de rien, où on mange avec plaisir beaucoup plus que ce que nos estomacs peuvent supporter. Mon copain a beaucoup de mal avec ça. Petite illustration. Dans sa famille, dernièrement, nous avons fêté l’anniversaire de sa grand-mère. Nous avons directement mangé le plat de résistance. Puis, il y a eu une entracte, un temps libre où chacun est parti vaquer à ses occupations. Enfin est venu le dessert. Le repas a duré peu de temps. On ne s’éternise pas. Manger semble moins un plaisir qu’en France, bien que ma belle-mère ait tout préparé maison – et que tout était super bon. Cela m’a semblé très abrupt et assez étrange. 

Ainsi donc, les mœurs sont bien différentes, bien que la nourriture en elle-même soit globalement la même qu’en France. Pour ceux qui sont allés ou qui ont habité en Allemagne, quelle expérience avez-vous des restaurants et des repas, vous ?

Ce premier article de la série Apprivoiser l’Allemagne s’achève ici.  J’espère qu’il vous a plu et je vous dis à bientôt.

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Un commentaire

  • Rotrou denise

    Le repas est convivial. Il rassemble les parents et les enfants au dîner pour un résumé de chacun de sa journée. Un repas à la maison entre amis permet de refaire le monde créé des lien d’amitié très fort et quelques fois pour longtemps.manger ensemble recert les liens .sinon on entre dans l’induvidualitee un manque de respect .vivons ensemble non séparé malgré les différences . Pour les différences alimentaires il suffit de les adapter à chacun .pour tous ces mets allemand bien gras prévoir un petit jogging !

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