Ayutthaya et Lopburi : des temples en ruine à l’empire des singes
Jeudi 30 mai
Départ très tôt pour Ayutthaya, 1ère étape de notre douce remontée vers le Nord. Notre train est à 7h. Nous décidons de faire les riches touristes et de prendre un Grab jusque la gare (comme un Uber en France) pour nous faciliter les choses de si bonne heure.
Le chauffeur a pris pleins de photos de nous, il semblait content de prendre des étrangères dans sa voiture.
Comme nous avons acheté le fameux package (informations ici), nous avions déjà le ticket de train pour Ayutthaya. Il suffisait donc simplement de trouver la bonne voie dans la gare, et le bon train. Un jeu d’enfants ! Le trajet Bangkok – Ayutthaya, qui dure deux heures, est passé très vite.
A notre arrivée, les tuk tuk continuent d’insister pour nous prendre. Moi, je voulais prendre un vélo. Mathilde me rappelle, à juste titre, qu’avec les backpack ça risque d’être compliqué. N’arrivant pas à nous mettre d’accord, nous nous éloignons de la gare pour nous rapprocher de notre destination (le centre d’Ayutthaya), nous marchons sans véritable plan en tête. Sur le pont, Titilde voit en contrebas un varan malais : ça y est, nous découvrons la faune thaï ! Cette rencontre est impressionnante, tant l’animal est grand et ressemble à un crocodile ! Nous arborons un grand sourire, mi-craintif, mi-admiratif.
Après nous être remises de nos émotions, nous finissons par céder et nous sommes montées dans un tuk tuk plus loin – décidément !
Nous arrivons donc à l’auberge. Elle est super jolie et très bien entretenue, tout comme le jardin ! Il y a une terrasse sur l’eau. Je me sens immédiatement bien. La nana gérant l’établissement est très mignonne, avenante, patiente, aux petits soins. Elle sourit beaucoup. Est-ce authentique ou une habitude prise avec les étrangers ? J’opte pour la première hypothèse, la sincérité. Elle semble gérer l’hostel avec celui qui doit être son compagnon.
Hostel 1301 Ayutthaya
Puisque ce n’était pas encore l’heure du check-in, nous avons posé les sacs à l’accueil et avons loué des vélos. C’est une solution très appréciée à Ayutthaya et Sukhothai, qui est économique par ailleurs : nous avons payé 50 bahts (≈ 1.47€) la journée (entendez 24h) + 200 bahts de caution (≈ 5.89€). Nous avons visité les premières ruines de temples.
D’abord, nous nous sommes promenées dans le Bung phra ram park, un parc accessible gratuitement où figurent quelques sites. C’est ici que nous rencontrons un deuxième varan, sur une rive opposée. Et c’est aussi ici que nous faisons l’expérience de notre première averse express made in Thailand : il tombe des cordes d’un seul coup, sans crier gare, pendant cinq minutes puis… plus rien, d’un coup.
Nous découvrons que certains temples sont largement visibles de l’extérieur, et qu’il est donc inutile de payer pour entrer dans l’enceinte du site. Nous avons donc décidé de ne pas acheter le package 6 temples : nous paierons seulement quand on voudra absolument voir quelque chose de près, inaccessible de l’extérieur du site.
Nous sommes allées (toujours en vélo !) jusqu’au temple Wihan phra mongkhon bophit, qui n’est pas en ruine, lui. J’ai beaucoup aimé son rouge flamboyant, sa forme, et plus encore l’énorme et très impressionnant bouddha à l’intérieur. Le pélerinage des bouddhas ne m’avait pas encore lassé, à ce moment-là haha !
A côté de ce temple contemporain, nous apercevons de magnifiques ruines : c’est le Wat Phra Si Sanphet !
C’est vraiment sympa d’avoir les vélos pour se déplacer, nous allons à notre rythme. Nous zigzaguons, regardons tout autour de nous, on a le temps. Je m’arrête régulièrement pour prendre des photos, je crois que j’embête Mathilde haha !
Comme le monde est petit ! En regardant les stories Instagram, je me rends compte qu’une amie de Toulouse est à Ayutthaya en ce moment-même. Je savais bien qu’elle partait aussi en Thaïlande pour deux semaines, mais dans le tourbillon des examens et de la préparation de mes divers projets, je ne lui avais pas demandé son itinéraire et quand exactement elle partait. Nous décidons de nous voir le soir-même, rendez-vous au night market local !
Je suis contente car c’est une première ce night market hors capitale. Nous sommes accompagnées d’un français (j’ai oublié son prénom, oups, on l’appellera Pierre) qui doit avoir entre 26 et 35 ans (oui, je suis nulle pour estimer l’âge d’une personne hahaha), rencontré dans notre auberge de jeunesse. C’est un grand voyageur qui a parcouru l’Asie pendant près de six mois, il achève ce long périple par la Thaïlande. Il est assez bavard, le trajet entre le 1301 Hostel et le marché est assez rapide. Il est rôdé et traverse les routes sans regarder. Il nous confie que le piéton doit toujours avancer le premier et que les deux-roues et automobilistes anticipent assez bien et font attention à nous. « Ils s’arrêteront ! Si tu attends de passer, tu ne passeras jamais ! ».
Comme il a la tchatche facile, nous nous retrouvons à discuter avec une famille française à l’entrée du marché. Ce couple avec ses deux enfants en bas âge (un petit bambin et un bébé de quelques mois) m’impressionne. Ils voyagent en Thaïlande pendant plusieurs semaines, le petit est allaité, ils sont sereins. Ca se voit qu’ils ont des années d’expérience derrière eux. Ils sont très sympathiques, j’aurai aimé discuter avec eux pendant des heures mais ils doivent partir, il se fait déjà tard pour les enfants. Mon amie arrive du sens opposé. Je fais les présentations, et nous partons traverser le marché pour nous trouver un stand de street food alléchant , nous avons faim. Mathilde, qui n’est pas très à l’aise avec ces stands, se laisse faire. Nous commandons à manger dans un boui-boui, il faut pas trop réfléchir à la qualité de la nourriture et aux conditions d’hygiène. Le gros pad thai est à 40 bahts, soit environ 1€18.
Vendredi 31 mai
Pas de place aux hésitations et aux changements de plan : nous avons déjà notre ticket de train pour rejoindre Lopburi, la ville réputée pour son nombre incroyable de singes sauvages. Je ne sais pas si je suis pressée ou pas, je me dis simplement que ce sera une expérience et que ce n’est pas donné de voir ça tous les jours.
Lorsque nous arrivons à la gare de Lopburi, nous nous rendons compte que nous n’avons absolument pas préparé notre venue. Nous nous attendions, naïvement, à voir des singes partout, dès la sortie de la gare. Nous nous engageons dans la ville : rien. Aucun attrait particulier, les rues sont fades, la ville fait très pauvre, pas l’ombre d’un temple… ni d’un singe.
Nous finissons par regarder sur notre téléphone où les singes ont la réputation d’être. Nous faisons demi-tour.
Ca y est, ils sont là, par centaines !
Après avoir observé des singes dans diverses activités (en plein coït – je te jure – , nettoyage, jeux, bagarres, se regarder en chiens de faïences, fouiller les poubelles, manger des bananes…), nous décidons d’aller nous balader et de dépasser ce site afin de découvrir un peu plus la ville en elle-même. Finalement, nous découvrons une ville très pauvre, assez malfamée, dont beaucoup de bâtiments sont à l’abandon. Faute de moyens et/ou à cause des singes qui ont clairement investi certains lieux ? Nous nous sentons assez gênées dans cette ville et, ayant conclu qu’il n’y avait pas grand chose de plus à voir, nous décidons de prendre un train retour plus tôt, quitte à négocier au guichet de la gare…
Puisque nous sommes rentrées plus tôt, nous avons l’opportunité de faire la visite des alentours d’Ayutthaya en bateau ! C’est clairement une petite croisière de touristes, mais tant pis ! C’est la manière la plus sympathique de visiter certains temples se trouvant en dehors. Ca nous a coûté 200 bahts par personne, si mes souvenirs sont bons.
Ci-dessous :
photographies de notre arrêt au temple Wat Phuttai Sawan : un immense prang blanc (comme en témoigne la troisième photo), des galeries abritant des dizaines de bouddhas drapés de tissu orange… Le silence est omniprésent. Plus loin, un grand bouddha couché, qui semble dans un sommeil profond.
Seconde série de photographies : arrêt au Wat Phanan Choeng, célèbre pour sa statue du Bouddha assis mesurant 19 mètres ! Nous sommes impressionnées, car c’est le plus grand rencontré, jusque-là.
Tu peux voir sur la première photographie notre petite pagode à touristes hihihi
Il faut savoir que, sur trois arrêts, seul un était gratuit. Entendez que, pour profiter de chacun des temples présentés par la visite, il faut payer l’entrée EN PLUS. Le prix des visites n’est pas inclus dans le tour en bateau !
Troisième et dernier arrêt : malheureusement pour nous, le soleil n’était pas de la partie ce jour-ci donc nous n’avons pas pu admirer le fameux coucher de soleil derrière le temple Wat Chaiwatthanaram. Mais les gros nuages gris et bas rendait le lieu mystique. Il faisait d’ailleurs très bon, ce fut un moment très agréable : assises dans l’herbe, à admirer ces grandes ruines.